Mithkal Alzghair
En résidence de création – Déplacement
du 3 au 5 février 2016
le 11, 12, et 29 février 2016
du 1 au 6 mars 2016
le 10 et 11 mars 2016
Je m’intéresse à l’héritage du corps syrien à partir de ma propre réalité, rendre visible l’humain dans ce contexte complexe de révolutions, de migrations, de guerres, d’idéologies montantes et de souffles de liberté. Ma recherche est centrée sur le patrimoine de la culture syrienne, ses traditions et ses physicalités, sa transe, ses dynamiques et ses répétitions. J’essaie de comprendre d’où viennent ses danses traditionnelles et par quels processus d’imprégnation et de contagion de la réalité sociale et politique elles se sont construites. Je travaille sur ce dont j’ai hérité, mais j’ai aussi la volonté de participer à la reconstruction d’un héritage qui est actuellement en cours.
J’ai également testé physiquement l’urgence du déplacement contraint, l’évasion, l’attente avant le départ, l’exil… Cette contradiction entre l’enracinement (une culture très ancrée) et le déplacement (l’obligation de déracinement) est une problématique qui reflète la réalité de tous les réfugiés syriens.
A partir de ce paradoxe entre ancrage et déracinement, je travaille sur le concept de déplacement : les déplacements forcés ou volontaires, l’urgence ou la contrainte du déplacement, le besoin de partir et l’inquiétude de ne plus pouvoir revenir. La relation entre deux espaces, l’espace d’origine et l’espace d’assignation – ou point de chute obligatoire – produit un corps tiraillé.
Que serait le mouvement s’il n’était pas volontaire? Quel est-ce corps forcé de se mouvoir, ou parfois, de rester immobile ? Comment l’individu se resitue après un déplacement dans un nouveau contexte, lui imposant de remodeler son territoire, de le reconstruire, de se créer une nouvelle identité, pour peut-être devoir la quitter à nouveau ? C’est un processus de construction et de déconstruction permanente.
Biographie
Chorégraphe et danseur syrien, a étudié entre l’Orient (Institut supérieur d’art dramatique de Damas, Syrie, spécialité en danse classique et moderne) et l’Occident (master d’études chorégraphiques. ex.er.ce. Centre chorégraphique national de Montpellier, France).
Ses pièces ont été montrées en Syrie (Théâtre National – Damas), au Liban (Plateforme internationale de danse contemporaine – Beyrouth), au Danemark (Godsbanen – Aarhus), en France (Théâtre de la Cité Internationale, CCNMLR, CND, studio Le Regard du Cygne, Klap maison pour la danse…), en Italie (Bologne). Il a été invité au Festival L’art difficile de filmer la danse pour son film Out of there, à Contredanses à Bruxelles.
Il a été interprète pour différents chorégraphes en Suède (Marie Brolin- Tani), au Danemark (Mai Svalholm), en France (Xavier Le Roy et Christophe Wavelet). Il a collaboré récemment avec la compagnie italienne In-Occula pour le projet européen CRACK.
© Dani Abo Louh