Mié Coquempot
en résidence de création – Offrande
le 6 juin 2019
Une petite mélodie pour la flûte, telle est l’origine de l’immense Offrande Musicale de Jean-Sébastien Bach (BWV 1079).
De cette mélodie, un fil se tire, puis un autre, et encore d’autres, qui, tissés entre eux, forment des étoffes aux trames composées plus ou moins complexes, sophistiquées, libres. Un savant tressage prend corps, révélant un tour de force et de démonstration de l’art du contrepoint dans un immense registre d’écritures aux élégantes couleurs et textures.
De cette analogie textile émanent d’autres échos… Ceux de la mythologie avec Ariane qui aidera Thésée à sortir du labyrinthe ou Pénélope qui tricote et détricote son fil pour suspendre le temps… Ou encore Terpsichore, déesse de la danse qui répond à chaque onde des cordes de sa lyre…
Filer, étirer, donner, fuir, la voilà encore la fugue ! Le fil, c’est le lien, et à sa suite, le nouage, le noeud, l’union.
Unis en un nouvel objet, les fils gardent leur singularité organique, tout en étant renforcés, enrichis, nourris par leurs tissages et tressages, chaque motif nécessitant une nouvelle relation, une organisation, un savoir-faire, une partition de gestes.
En poussant davantage l’analogie, et pour prolonger son exploration de la musique dite « abstraite » de Bach, Mié Coquempot invite Bruno Bouché (CCN Ballet de l’Opéra national du Rhin) et Béatrice Massin (Fêtes Galantes) à partager cette création chorégraphique en prenant source dans la structure même de l’Offrande musicale.
Les trois chorégraphes ont en commun de porter haut la question de la musique dans leurs créations et de travailler le mouvement en relation étroite avec celle-ci. Le mouvement dansé aussi, chez chacun d’entre eux, qu’il soit issu des écritures baroque, contemporaine ou classique est le commencement et la finalité.
Offrande est ainsi un regard croisé et multivoque sur l’oeuvre pour mettre en lumière son immense complexité et son mystère, mais aussi un exemple singulier de coopération artistique.
Biographie
D’origine franco-japonaise, Mié Coquempot a étudié plusieurs techniques de danse de 1976 à 1988 : ballet, claquettes, graham, limon, danse traditionnelle japonaise, jazz, modern jazz, contemporain.
Elle poursuit parallèlement des études musicales au Conservatoire de Musique de Genève. A 16 ans, en 1987, elle intègre la compagnie Junior Stepping Out Jazz Dance Company, puis en 1989, elle part poursuivre sa formation à NY au sein de la Juilliard School. En 1990, elle s’installe à Paris pour rejoindre la compagnie de Rheda Benteifour.
Depuis, elle a dansé pour les chorégraphes ou metteurs en scène Peter Goss, Serge Ricci, Daniel Larrieu (CCN & Astrakan), William Forsythe, Odile Duboc (CCN), Simon Frearson, Doumé Castagnet, Armando Menicacci, Prue Lang.
Elle commence ses propres chorégraphies en 1995 et fonde la compagnie K622 en 1998. Le répertoire de K622 est fort d’une vingtaine d’opus de divers formats produits, créés et tournés en France et à l’étranger.
Depuis 2009, la compagnie K622 est en résidence longue au CDA d’Enghien-les-Bains.
Les dernières créations de la compagnie sont JOURNAL DE CORPS, MD 00-10, l’installation vidéo de HAIRDANCE et le site internet WEBODY.
Indépendamment de K622, Mié a créé pour des compagnies japonaises à Kyoto, Fukuoka et Yamaguchi. Elle a été lauréate de la Villa Kujoyama à Kyoto avec Jérôme Andrieu en 2002.