Delphine Demont
en résidence de création – – Nouvelle lune –
du 3 au 7 septembre 2018
« Toujours nous sommes juste au bord de quelque chose d’incompréhensible mais, en pratique, ce sont des choses extrêmement palpables. » (Grotowski)
La création – Nouvelle lune – met en jeu les hiatus entre la perception organique, immédiate et directe, d’un corps en mouvement – et la mise en oeuvre d’une pensée (verbale, graphique ou autres) pour décrire ce mouvement.
Ce décalage est activé par différentes mises en situation de transmission sur scène, pour la plupart inspirés du jeu du téléphone arabe. Elles dévoilent les filtres de la perception de chaque danseur, ses fictions et représentations intimes du mouvement, de même qu’elles renvoient le spectateur à ses propres perceptions et représentations du corps dansant. Les positionnements se troublent : où sont les témoins ? les spectateurs ? les moteurs d’une action ?
Indirectement, par la métaphore de la danse, est interrogée l’acceptation de l’altérité : ce qu’on perçoit de l’autre, le ressenti en sa présence ou à son souvenir, et les concepts dans lesquels on pourrait l’enfermer.
– Nouvelle lune – met en lumière les possibles parfois invisibles ou inconscients, et l’ouverture au monde par l’ouverture à l’autre.
© La briqueterie, Gilles Aguilar